Confession de Bird and Lies entendu par Hubert Jaulin
« Son du jour spécial ! Ok les Bird and Lies ont passé la seconde. Cette semaine ils sortent Confession leur second single et c’est du lourd ! Bon alors pour les deux du fond qui ne suivent pas les sons du jour et qui ne connaitraient pas encore les Bird and Lies… [j’ai tellement honte pour vous]. Dans mon immense mansuétude, je vais une nouvelle fois vous les présentez (de rien, je suis un vrai gentil mais n’abuse pas, la prochaine fois c’est un coup de couteau dans l’œil). Il s’agit donc d’une formation du coin qui réunit, Nana au chant, Bobby aux grattes, Tommy à la batterie et Jacky au cor (quoi t’es de la police des compositions de groupe et tu t’interroges sur la présence d’un instrument peu habituel ? C’est vrai que c’est pas courant une guitare… Et bien fais avec et tu verras ça file comme un oiseau qui rentre au nid).
Ils balancent un métal inventif et moderne en s’appuyant sur les bonnes recettes du néo métal des 90’s. Ça transpire la gratte à 7 cordes des débuts des Deftones et Korn avant qu’ils bouffent leur spontanéité pour fournir du métal au kilomètre aussi dégueulasse qu’une recette de pain mouillé. Mais revenons à nos zoziaux et leurs carabistouilles (ouais, je suis bilingue ma gueule !). Leur morceau Confession évoque le doute, le besoin de se rassurer avant de se lancer dans une « épreuve ». Mais aussi l’infernal enchainement de décisions imparfaites qui crée une situation de plus en plus inextricable. Il peut être lu de bien des manières, le complexe de l’escroc, le besoin de s’extraire des faux soutiens qui poussent à la faute. Un début de parano ou encore la montée de stress qui peut être salutaire comme mortifère.
On peut même imaginer qu’il s’agisse là d’une allégorie sur nos sociétés qui ne prennent jamais le temps d’interroger leurs pratiques alors même que leur modèle de fuite en avant nous propulse vers le mur. A peine doutent-elles, les sottes, de leur capacité à maîtriser l’inertie qu’elles ont générée. On ne sait pas quelle est la piste privilégiée par le groupe. Et franchement on s’en cogne. On est là pour avoir du bon son si tu cherches un psy je te facturerai notre prochaine séance.
Faut dire qu’ils s’y entendent pour jouer avec les ambiances différentes au sein du morceau pour nous laisser dans cette incertitude. Dès le début du morceau la tension et l’urgence sont présentes avec la gratte et ces nappes de synthé (très 80’s) qui instiguent un climat d’inconfort. L’arrivée de la batterie qui accompagne les nombreuses syncopes appuie encore cette ambiance. Les refrains, plus mélodiques et à la structure rythmique plus linéaire, permettent d’évoquer la prise de hauteur. Et le fait de caresser un début de sortie de cet état : respirer, analyser avant de prendre la bonne option. Le cor est parfait pour apporter cette rondeur. Cette chaleur semble presque aspirer le chaos du duo gratte batterie. Même les synthés se mettent au diapason en étant moins anxiogènes.
Après un troisième couplet qui marque la perte de repère, grâce à une interprétation très schizophrène (et soutenu par une Nana investie et une prod’ soignée), le groupe nous offre un pont avec un super « faux » solo de gratte avant de retrouver un refrain encore plus intense que les précédents. On sent notre héroïne aussi paumée qu’un humaniste lors d’un meeting du RN. Le pont suivant semble être la représentation d’une tempête dans le cerveau. L’apaisement du cor semble plus fragile face au rythme rapide et saccadé de la batterie soutenue par la guitare. Les derniers refrains inachevés ressemblent à des prières vaines, voire une forme de renoncement. Ouais, il y a tout ça dans ce morceau. Presque 6 minutes mais il y a surtout un son qui s’écoute avec plaisir pour son charme un peu surannée du vieux metal qui retrouverait un peu de fraîcheur et l’investissement de ces 4 musiciens sacrément doués et en osmose. Bravo les Birds ! Vivement la suite. »
Confession par Hubert Jaulin
